Le séminaire sous-titré “Francophonies et Postcolonialités” vise à cerner et à comprendre les mutations intervenues récemment à la fois dans les littéraires francophones et dans les approches à ces littératures. Le manifeste “Pour une écriture-monde en français,” signé par quarante-quatre écrivains en 2007 a décrété la mort de la francophonie littéraire et propose à sa place la notion de “littérature-monde” pour signaler que cette nouvelle littérature, diverse à souhait, est polyphonique; que son langage est “libéré de son pacte exclusif avec la nation; que son centre ne se situe désormais plus en France, mais dans l’“Outre-France”— c’est-à-dire ailleurs et partout. Du meme geste, le manifeste célèbre le retour du “référent” sous forme d’histoire, du sens, du sujet, tous évacués jadis par la révolution (post)structuraliste. Mais tout en jetant un regard envieux vers l’éclosion du roman anglais contemporain, il semble pourtant ignorer les nouveaux vocables qui ont ouvert à celui-ci le portail du monde : post-colonialisme, cosmopolitanisme, créolisation, diaspora, littérature migrante, transnationalisme—toutes notions peu exploitées dans la théorie française. Elles seront attentivement examinées dans ce séminaire à travers la lecture de romans “en français.” Parmi les ouvrages théoriques, nous lirons entre autres De la postcolonie (Achille Mbembe), quelques essais de Pour une littérature-monde (Michel Lebris & Jean Rouaud), Littératures francophones et théorie postcoloniale (Jean-Marc Moura) et quelques textes courts en anglais. Quatre romans et deux films encore à déterminer complèteront la liste de nos lectures.